Partenaire en vedette : la ville de Toronto — Réduire le gaspillage alimentaire, un repas à la fois
Quand il est question de réduire le gaspillage alimentaire, la ville de Toronto passe à l’action — non seulement pour gérer les déchets, mais aussi pour bâtir un avenir plus durable. Selon Angela Doyle, directrice par intérim des relations avec les intervenant·e·s et la communauté pour les services de gestion des déchets solides de Toronto, la lutte contre le gaspillage alimentaire est un élément essentiel de la stratégie à long terme de la ville en matière de gestion des déchets.
« Les déchets alimentaires représentent une grande partie de ce qui aboutit dans nos poubelles et, à terme, dans les dépotoirs », explique Angela. « C’est un problème, non seulement parce que c’est du gaspillage, mais aussi parce que les déchets alimentaires dans les dépotoirs contribuent aux émissions de gaz à effet de serre nocives. »
Grâce à des activités de vérification des déchets, la ville a constaté qu’un ménage unifamilial moyen à Toronto jette plus de 200 kg de nourriture chaque année, dont plus de la moitié est constituée de déchets évitables, tels que des restes non consommés et des produits non utilisés.
C’est cette réalité qui a motivé Toronto à s’engager à réduire le gaspillage alimentaire.
La campagne « J’aime manger, pas gaspiller » : un allié précieux
Le programme de bacs verts de Toronto, lancé en 2002, a été l’un des premiers programmes de récupération à la source des déchets organiques en Amérique du Nord. Il a été conçu pour empêcher les déchets alimentaires ménagers inévitables d’aboutir dans les dépotoirs en les transformant en compost de haute qualité. C’est ce qu’il fait, mais la ville a constaté que « la plupart des déchets qui se retrouvent dans ces bacs sont des déchets alimentaires évitables », explique Angela. « Cela signifie que nous traitons des aliments qui n’auraient pas dû être jetés. »
C’est alors que la campagne «J’aime manger, pas gaspiller» entre en jeu.
« Nous avons trouvé les ressources de JMPG extrêmement utiles : les messages sont cohérents, étayés par des données et très engageants », explique Angela. « Cela nous permet d’établir un lien significatif avec les gens et de leur montrer comment de petits changements à la maison peuvent avoir un impact considérable. »
Sensibiliser par l’éducation et la communication
La ville de Toronto utilise une approche pluridimensionnelle pour sensibiliser ses résidents et résidentes au gaspillage alimentaire. Les éléments de cette approche incluent :
- Un site Web dédié à la réduction du gaspillage alimentaire [site en anglais], qui propose des conseils pratiques, des vidéos éducatives (par exemple, comment faire des conserves de légumes) et des statistiques convaincantes.
- Des campagnes sur les réseaux sociaux mettant de l’avant les outils de la campagne « J’aime manger, pas gaspiller », notamment des fiches recettes populaires téléchargeables.
- La participation à des événements locaux, où des éducatrices et éducateurs en matière de déchets fournissent des informations sur la réduction du gaspillage alimentaire et distribuent des ressources.
- Des partenariats avec des organisations locales telles que Urban Harvest [site en anglais]. Ce programme local collecte les fruits et légumes excédentaires dans les jardins des résidents et résidentes et les redistribue à des banques alimentaires et à des programmes locaux, ce qui a permis de détourner près de 13 000 kg de produits frais depuis 2018. Urban Harvest organise également des ateliers sur la conservation des aliments afin d’apprendre à la population comment mettre en conserve leurs récoltes et les stocker.
Il n’est pas facile de changer les comportements, mais Angela en est convaincue : « L’une des choses les plus efficaces que nous puissions faire est d’aider les gens à prendre conscience que leurs gestes comptent. Partager des chiffres concrets, comme le fait que 640 000 bananes sont gaspillées chaque jour au Canada, a vraiment un impact. »
Un conseil personnel d’Angela
Le meilleur conseil d’Angela pour réduire le gaspillage alimentaire? Planifier ses repas.
« Planifier les repas, surtout avec des enfants, m’aide à m’organiser, à faire une liste d’épicerie et, tant que je m’y tiens 😉, cela me fait gagner du temps et de l’argent, et économiser de la nourriture! »
La famille d’Angela veille également à se faire des « soupers de restes » pendant la semaine afin d’utiliser ce qui se trouve déjà dans le réfrigérateur. Et quand elle manque d’inspiration, elle se tourne vers Internet pour trouver des recettes à base d’ingrédients qu’elle a sous la main.
Le conseil d’Angela aux familles : commencez dès le plus jeune âge.
Des études démontrent que plus les enfants sont exposé·e·s tôt à des habitudes écoresponsables à la maison et plus ces habitudes sont pratiquées de manière régulière, plus ils et elles sont susceptibles de les adopter pour la vie. Chez Angela, cela commence par des gestes simples et adaptés à l’âge des enfants. « Nous encourageons nos filles à ne prendre que ce qu’elles vont manger et à finir leur boîte à lunch avant de prendre une collation après l’école. »
Perspectives : quelle est la prochaine étape pour la ville de Toronto?
Avec une population croissante, il est essentiel pour la ville de Toronto d’avoir une stratégie efficace de gestion des déchets à long terme [site en anglais]. La ville travaille actuellement avec sa population pour mettre à jour sa stratégie, dans le but de mieux anticiper les besoins futurs et de déterminer les moyens de réduire les déchets à tous les niveaux. La réduction du gaspillage alimentaire restera une priorité essentielle dans les efforts de Toronto pour construire une ville plus durable.
« La ville mène actuellement une consultation publique sur cette stratégie et espère sensibiliser davantage la population et la faire participer à la réduction des déchets », explique Angela.
Pour rester informés ou s’impliquer, les Torontois et Torontoises peuvent consulter le site toronto.ca/wastestrategy [site en anglais] et s’inscrire pour recevoir des informations.